7 décembre 2024 : Colloque national de la FCPE

« Ce que la pauvreté fait à l’école. Ce que l’école fait de la pauvreté ». La FCPE organise son colloque national le 7 décembre à Avignon sur la ségrégation scolaire.

Comment bien apprendre lorsqu’on est mal logé ? Que l’on porte des vêtements mal adaptés à la saison ? Que l’on n’a pas pris de petit-déjeuner ? Que l’on ne peut pas partir avec les copains en voyage scolaire ? Ou que l’on n’a tout simplement pas de quoi acheter les fournitures scolaires ? Un élève sur cinq est issu d’une famille relevant de la grande pauvreté, et c’est le cas d’un élève sur deux en éducation prioritaire. Globalement atone face à cette problématique, le système éducatif continue de malmener les enfants issus de la grande pauvreté, et ne veut toujours pas mélanger « les torchons et les serviettes ».
Jean-Paul Delahaye1, enfant de pauvre devenu haut fonctionnaire en 2012, contribuera en tant que “numéro 2” du ministère de l’Éducation nationale, à mettre en œuvre une politique de lutte contre les inégalités. Il poursuit aujourd’hui cet engagement, et sera le 7 décembre 2024 le grand témoin du colloque national de la FCPE, qui se tiendra à Avignon. Auteur du rapport “Grande pauvreté et réussite scolaire, le choix de la solidarité pour la réussite de tous” en 2015, il détaillera les effets de la pauvreté sur les apprentissages et les parcours scolaires.
« Un rapport de la Cour des comptes de 2018 nous apprend que l’Éducation nationale consacre 32 M€/an à l’aide aux devoirs en éducation prioritaire (pour 1,7 millions d’élèves), soit 18 € par élève et par an, nous indiquait Jean-Paul Delahaye en 2021 dans un dossier de la Revue des parents consacré à ce thème. En comparaison, nous consacrons 70 M€/an à l’accompagnement éducatif (les heures de travaux encadrés) des 85 000 étudiants de classes préparatoires aux grandes écoles, soit 800 euros par élèves et par an. Autrement dit : 40 fois plus ! Les assistés ne sont pas toujours ceux que l’on croit ».

De nombreux invités, spécialistes du sujet
Alors, comment vaincre les résistances à l’intérieur du système éducatif, comment changer les représentations des enseignants face aux élèves défavorisés, comment déjouer les stratégies de non-mixité sociale des parents de milieux aisés, quels leviers pédagogiques pourraient être actionnés ? De nombreux invités seront présents et apporteront leur éclairage sur les défis posés par la grande pauvreté à l’école au cours de plusieurs tables rondes : l’ancienne ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem, l’historienne Laurence De Cock, Marie-Aleth Grard, présidente d’ATD Quart Monde, le député Benjamin Lucas…
De nombreux débats pour bousculer les consciences et en finir avec ce qui semble une fatalité : la France ne peut continuer à être l’un des pays de l’OCDE où l’origine socio-économique conditionne le plus le destin scolaire.

(1) Auteur de L’école n’est pas faite pour les pauvres, pour une école républicaine et fraternelle (Ed. du Bord de l’Eau, 2022 ) ; Exception consolante, un grain de pauvres dans la machine (Ed. de la librairie du labyrinthe, 2021).

 

Affiche