Classes fermées, parents exaspérés !
Aveyron
« Il ne sert à rien d'afficher un discours dynamique s'engageant à faire de nos élèves de futurs citoyens à part entière, sans y placer concomitamment, les moyens humains et financiers ». Bernard Anglade, vice-président de la FCPE de l’Aveyron, a vivement dénoncé dans la presse « la pénurie » de postes prévue pour la rentrée prochaine. Et notamment critiqué le mode de répartition des postes à l'échelon académique qui engendrera un déséquilibre territorial entre zones rurales et zones urbaines.
Hauts-de-Seine
Après une première mobilisation le 6 février, la FCPE des Hauts-de-Seine était de nouveau à l’œuvre à Nanterre au côté des enseignants le 15 février en marge du conseil départemental de l’Education nationale. Si la direction académique met en avant « une création nette de 76 postes » pour permettre de « mieux remplacer les enseignants et de mieux accompagner les écoliers de CP et de CE1 en REP et REP + », parents et professeurs font un tout autre calcul : 132 classes seront fermées au total. « La situation de la rentrée prochaine s’annonce encore pire que celle de cette année, déjà tendue, explique Abdel Mesbahi, le président de la FCPE 92. Que va-t-il se passer à la rentrée ? On va encore déshabiller Paul pour habiller Jacques ! Des classes à trente élèves, même dans des villes où tout se passe bien, ce n’est pas acceptable. »
Mayenne
« Lorsqu’on ferme l’école d’une petite commune, chacun sait bien que l’on précipite la désertification de ce territoire. Les parents auxquels on retire l’école de leurs enfants ont le sentiment d’être considérés comme des « citoyens périphériques » ». La FCPE de Mayenne n’a pas mâché ses mots pour dénoncer en conseil départemental de l’Education nationale le 20 février le coup de bambou que les parents ont reçu à l’annonce de la carte scolaire 2018. À la rentrée prochaine, il y aura donc 23 fermetures de classes, 2 fermetures d'école, pour 5 ouvertures de classes. La création de quatre CE1 dédoublés à 12 élèves dans les écoles Jules-Verne et Badinter à Laval, situées en zone d'éducation prioritaire, est une bien maigre consolation.
Paris
A Paris, 107 postes premier degré ont été donnés à l’académie pour mettre en place le dédoublement des CP et CE1 en REP+. En conseil départemental de l’Education nationale le 13 février, la FCPE Paris a salué la qualité de dialogue mais dénoncé l’insuffisance de l’enveloppe accordée pour 2018 malgré la baisse tendancielle des effectifs. En effet, les moyens manqueront pour baisser les effectifs hors éducation prioritaire, limiter les fermetures « d’ajustement », maintenir l’ensemble des postes « Plus de maîtres que de classes », reconstituer les RASED sur tous les arrondissements, abonder la brigade de remplacement à hauteur des vrais besoins, et implanter plus de dispositifs pour les élèves à besoins éducatifs particuliers. A l’issue des débats, le CDEN a rejeté par 11 voix contre 6 (et une abstention) les mesures de carte scolaire présentées.
Sarthe
A l’annonce du projet de carte scolaire pour le 1er degré – 46 fermetures et six ouvertures –, la FCPE de la Sarthe a boycotté le conseil départemental de l’Education nationale du 8 février dernier. Celui-ci a donc été reporté quelques jours plus tard, le 12. Devant les grilles de la préfecture, parents et enseignants ont fait un maximum de bruit « pour faire entendre la voix de toutes celles et tous ceux qui refusent d’opposer les écoles des villes aux écoles des champs ». A l’issue du CDEN, quatre fermetures ont finalement été annulées. Une marche-arrière trop timide pour compenser l’impact sur les écoles rurales.
Somme
Occuper les écoles à la nuit, ça attire les journalistes ! La FCPE de la Somme a réussi une belle opération donc, avec son mouvement « Nuit des écoles » le 20 février dernier, soutenue par le député François Ruffin. Les parents ont donc amené leur couette dans plus de 14 écoles du département et ont ainsi fait reculer la direction académique : 38 classes restent menacées contre 63 annoncées au départ. Un temps fort qui se prolonge maintenant par d’autres actions : pétitions, blocus, opération escargots, distributions de tracts sur la voie publique… Les parents d’élèves ont décidé de ne pas en rester là.
Val-de-Marne
« Jean-Michel Blanquer, entendez-vous les sardines du Val-de-Marne ? » La FCPE du Val-de-Marne a joué la carte de l’humour sur Twitter pour appeler à un rassemblement le 16 février dernier devant la préfecture avant la tenue du conseil départemental de l’Education nationale. Plus d’une soixantaine d’enseignants et de parents d’élèves, pancartes et drapeaux en masse, étaient donc présents le jour J. Objectif : que la direction académique revoit sa copie, la situation étant particulièrement préoccupante. La dotation annoncée s’élève à 176 postes, mais a contrario, 96 classes de maternelle et 73 classes de primaire doivent fermer. Sans compter la diminution des décharges des directions d’écoles, la fin des contrats aidés, la suppression de très nombreux postes « Plus de maîtres que de classes », le manque affirmé de postes de remplaçants… Une grève est d’ores et déjà prévue le 13 mars prochain. Et si le hashtag #balancetacartescolaire pouvait monter en trending topic, ce serait pas mal non plus !