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Enseignants non remplacés, non attribution d’un AESH1 auprès d’un enfant en situation de handicap, fermeture des écoles et établissements scolaires en raison d’une pandémie, d’une infestation des lieux par les punaises de lit, de la pénurie d’eau… La liste des motifs privant les élèves des heures d’enseignement qui leur sont dues est de plus en plus longue, et l’État semble s’accommoder de cette situation, qui accentue pourtant les inégalités scolaires.
Même si Gabriel Attal, nouveau ministre de l’Éducation nationale, a réaffirmé la promesse d’Emmanuel Macron de « garantir que chaque élève aura chaque jour de l’année un professeur face à lui », la communauté éducative sait pertinemment que la perte d’environ 15 millions d’heures d’enseignement par an ne retombera pas à zéro en un claquement de doigts.
C’est pourquoi la FCPE poursuit son recensement via son site Ouyapacours, créé depuis 2009. Avec une mise à jour d’importance en cette nouvelle rentrée. « Face à ces situations qui se multiplient et pour lesquelles la continuité pédagogique n’existe pas, nous avons ajouté deux nouveaux types de déclaration, explique Grégoire Ensel, président de la FCPE. Les parents dont l’enfant est en situation de handicap pourront dorénavant indiquer si un AESH leur a été attribué ou non, ou s’il n’est pas remplacé, car les enfants paient aussi la crise de recrutement de ces postes, pourtant primordiaux pour rendre effective l’école inclusive. Il sera également possible de signaler la fermeture temporaire d’une école, d’un collège ou d’un lycée, même si cela arrive plus rarement ».
Une injustice sociale caractérisée
Autre détail technique : les conseils départementaux seront informés en temps réel quand les parents rempliront un nouveau formulaire, et pourront ainsi jouer à plein leur rôle de lanceur d’alerte au niveau académique. « Les données collectées ont peu de sens si elles ne permettent pas une action concrète par ceux qui sont en lien sur le terrain avec les décideurs de l’Éducation nationale, précise Grégoire Ensel. Le but de Ouyapacours n’est pas de pointer du doigt les absences des personnels, qui sont parfois malades ou en formation, mais bien de soutenir les syndicats dans leurs revendications, à savoir le manque de moyens accordés à l’éducation. Le budget 2024 prévoit encore des suppressions de postes massives au lieu de profiter d’un contexte de baisse démographique pour faire mieux. »
Ce combat qui touche à la qualité du service public doit enfin aboutir. Car en laissant la situation se dégrader, l’État organise lui-même la fuite vers le privé et contraint certains parents à recourir au service d’officines privées afin de pallier les difficultés de leurs enfants. Il se dessine ainsi peu à peu une école à deux vitesses, avec d’un côté les élèves qui ne rattraperont jamais le retard pris, et ceux qui auront pu bénéficier de cours de soutien scolaire à domicile, dont on sait pourtant qu’ils n'ont souvent pas l’effet escompté.
(1) Accompagnement des élèves en situation de handicap.