Parcoursup 2021 : 1 candidat sur 10 sans affectation !
Les candidats inscrits sur Parcoursup font clairement les frais d’une politique gouvernementale désastreuse, c'est-à-dire un budget déconnecté des besoins et de la démographie étudiante. Il est temps de créer des places dans l’enseignement supérieur et des postes !
Depuis le déploiement de Parcoursup en 2018, le gouvernement a préféré ignorer les différentes alertes sur ses dysfonctionnements, il a choisi de remplacer le tirage au sort dans les filières en tension par la sélection. Alors que le tri scolaire et social des jeunes poursuit sa logique implacable, la FCPE reste comme toujours mobilisée pour défendre le droit de chaque jeune à une orientation choisie et non pas subie. C’est pourquoi, nous dénonçons l’utilisation par les commissions d’examen du lycée d’origine comme critère de classement des candidats : il est inacceptable de discriminer des candidats à partir de la réputation du lycée d’origine et son pourcentage de réussite au bac.
Cela n’est malheureusement pas le seul défaut de Parcoursup, en attestent les rapports du Défenseur des Droits début 2019, de la Cour des Comptes et du Conseil Constitutionnel en 2020. Récemment, l’avis du 27 mai 2021 de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) adopté à l’unanimité fait à nouveau le constat de l’opacité de la procédure Parcoursup et du « manque généralisé de moyens accordés à l’enseignement supérieur » remettant « en question le respect des droits fondamentaux ».
Opacité des chiffres communiqués
Le 16 juillet 2021, à l’issue de la phase principale d’admission Parcoursup, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a publié son tableau de bord, mais en se gardant bien de communiquer les indicateurs les plus pertinents. Sont connus le nombre de candidats ayant « reçu une ou plusieurs propositions » et ceux ayant « quitté la plateforme avant de recevoir une proposition ». En revanche, le nombre de candidats ayant définitivement accepté une place ou bien ayant quitté la plateforme n’est pas communiqué, alors même que ces informations étaient publiées par le ministère au lancement de Parcoursup en 2018. À noter, les chiffres communiqués font référence à des propositions et non à des places. Une proposition pouvant être offerte à plusieurs candidats, cela permet d’obtenir des chiffres plus élevés !
Comme l’an dernier, la FCPE a dû ressortir sa calculatrice pour faire parler les rares indicateurs rendus publics. En 2021, si l’on soustrait à l’effectif total le nombre de candidats ayant reçu une ou plusieurs propositions d’admission et le nombre de candidats ayant quitté la plateforme avant d’avoir reçu une proposition d’admission, 90 089 candidats n’ont pas reçu de proposition et n’ont pas quitté la plateforme avant la fin de la procédure d’admission et restent sur le carreau, soit 10,7% des candidats. Comme l’année dernière, 1 candidat sur 10 se retrouve sans rien. En 2019, 7,4% des candidats étaient sans affectation.
Quand le ministère décidera-t-il de mettre fin au massacre ? La FCPE répète ses solutions : créer des places pour les étudiants, des postes d’enseignants, une procédure transparente d’affectation dans le supérieur ainsi qu’une éducation à l’orientation effective sur l’ensemble du territoire.