Plus aucun enfant ne doit dormir dans la rue !

Il y a un an, le gouvernement avait fixé un objectif de “zéro enfant à la rue”. Aujourd'hui, en octobre 2023, près de 3000 enfants dorment dehors chaque soir, les expulsions se poursuivent sans discontinuer, et l'accueil inconditionnel n'est plus respecté.

La situation est insoutenable et contraire aux droits de l’enfant : au moins 2 822 enfants sont à la rue en France, dont presque 700 sont âgés de moins de 3 ans, selon un décompte rendu public à l’Assemblée nationale, mardi 17 octobre 2023, par le Collectif des associations unies (dont la Fondation Abbé Pierre et la Fédération des acteurs de la solidarité), Jamais sans toit, l’Unicef France et la FCPE. 
 
Derrière ces chiffres sous-estimés – car les familles ont renoncé à appeler le 115, faute de solutions trouvées –, il y a la vie de ces enfants dont les droits fondamentaux ne sont pas respectés. Des enfants pénalisés dans leur développement, leur santé, leur scolarité, et confrontés dès le plus jeune âge aux inégalités et à la grande pauvreté. Racha, 15 ans, est venu de Vitry raconter son histoire. De jeunes majeurs qui vivent à Paris et Bibi, une maman qui vivait à la rue à Lyon, ont témoigné des conditions affreuses et déshumanisées auxquelles ils sont confrontés.
 
Des moyens insuffisants
« Même si l’État garantit le maintien de 203 000 places d’hébergement en 2024 et que la mesure mérite d’être saluée, elle sera malheureusement insuffisante pour atteindre l’objectif de “zéro enfant à la rue” fixé par le gouvernement à l’automne dernier, et pour respecter les principes d’inconditionnalité de l’accueil et de continuité de la prise en charge », indiquent les associations. Elles réclament une hausse du nombre de places dans une tribune signée par une cinquantaine de députés de tous bords.
Toutes et tous plaident également pour une politique ambitieuse du logement, c’est-à-dire la mise en œuvre d’une programmation pluriannuelle de créations et attributions de logements sociaux. 2,4 millions de ménages sont aujourd’hui en attente d’un logement social en France.

En attendant, pour pallier les manquements des institutions locales, territoriales, étatiques, la mobilisation continue sur le terrain avec le Réseau d’aide aux élèves sans toit. La FCPE, par la voix de Philippe Pautre, administrateur national, a d’ailleurs rappelé comment les représentants de parents agissent au quotidien : en occupant les écoles pour une mise à l’abri temporaire, en aidant à l’inscription de ces élèves à la cantine ou sur les temps périscolaires, en se démenant pour l’obtention de bourses… La rue n’est plus une option !