Un stage, pas de solution

Quelque 600 000 élèves de la voie générale et technologique devront, pour la première fois cette année, effectuer deux semaines d’observation en entreprise du 17 au 28 juin à réaliser au choix dans une ou deux entités.
Malgré la plateforme 1 jeune 1 solution, lancée le 6 mars, à grands renforts de communication, pour permettre aux entreprises de déposer leurs offres de stage, les parents ne cessent depuis des semaines de manifester leur inquiétude. A quelques semaines du mois de juin, la FCPE a donc lancé une grande enquête auprès de ses adhérents pour dresser un état des lieux de la recherche de stages pour les élèves de seconde.

Le cercle familial principal pourvoyeur de stages

Comme il fallait s’y attendre, le cercle familial a été le principal pourvoyeur de stages. Parmi les personnes ayant répondu à l’enquête de la FCPE, 70 % des jeunes ont trouvé un stage en seconde grâce au réseau familial ou amical des parents. Chiffre plus édifiant encore, seuls 3,10 % des jeunes ont eu recours avec succès à la plateforme 1 jeune, 1 solution mise en place par le gouvernement.

Des lycées débordés par la situation

Pour 74% des personnes interrogées, le lycée n’a pas aidé les jeunes à trouver leur stage. Et à ce jour les parents ne savent pas encore ce que leur adolescent fera pendant cette période. En tous les cas, au vu des réponses, le lycée ne prévoit pas d’accueillir les élèves en question…

Quel est le sens de ce stage pour lequel n’est prévu aucun accompagnement ni aucune action pédagogique ? Autre option pour les élèves est de suivre un stage linguistique à l’étranger, comprenant un certain nombre d’heures de cours, stage dont le coût est le plus souvent prohibitif et inenvisageable pour de nombreuses familles. Là encore, ce sont les élèves les plus aisés qui pourront en bénéficier. Enfin, les élèves n’ayant pas trouvé de stage devraient être accueillis dans leur lycée d’origine. Comment les équipes pédagogiques pourront-elles encadrer les élèves, alors qu’elles sont mobilisées au même moment par l’organisation des examens du baccalauréat. L’enquête FCPE confirme que peu d’établissements ont prévu cette éventualité.

De fait, avec ce stage obligatoire, le gouvernement place une majorité des adolescents et leur famille dans une impasse et les laisse dans le flou et dans l’anxiété, quant aux répercussions de l’absence de stage sur leur scolarité. Quel sera l’impact de ce stage sur le baccalauréat ? Apparaitra-t-il dans le dossier Parcoursup de l’élève, une fois en terminale ?

Depuis des années, la FCPE appelle à la reconquête du mois de juin, mais au sein de la classe. Qui plus est, la demande de la fédération, n’était pas de déléguer l’accueil élèves aux entreprises alors que déjà d’autres classes d’âge peinent déjà à trouver un stage pourtant obligatoire dans leur cursus. …

Le ministère envoie un signal négatif aux jeunes censés se projeter dans des études supérieures et un avenir professionnel.