Jeunes isolés étrangers : engageons-nous !
Rappelons-le : le droit à l’éducation, comme la protection de l’enfance en danger, est un droit fondamental, inscrit dans le droit français, le droit européen et le droit international. Et pourtant ! Aujourd’hui encore, sur le sol français, ce droit est bafoué et des centaines d’enfants et d’adolescents – mineurs isolés étrangers (MIE) – se retrouvent plongés dans des situations de profonde détresse humaine et des imbroglios administratifs sans fin. En effet, malgré l’encadrement prévu par la protection de l’enfance, trop souvent, les pratiques des services de l’Aide sociale à l’enfance ou des associations chargées de ces jeunes conduisent à de véritables maltraitances : « parcage » des mineurs isolés dans les hôtels ou hébergements inadaptés à l’accueil d’enfants et de jeunes, non-scolarisation. Quant aux exclus de la prise en charge (déclarés majeurs après un entretien suspicieux, un document jugé douteux ou les conclusions aléatoires d’une expertise osseuse), ils sont condamnés à l’errance, harcelés et contraints de décamper de leurs abris de fortune lorsqu’ils ne sont pas victimes de violences policières.
Provoquer une prise de conscience
L’objectif de cette campagne nationale est donc de mettre un terme à l’hypocrisie et de provoquer une prise de conscience chez les responsables politiques. Pour donner de l’ampleur au mouvement, plusieurs actions sont à mener. La première est de recueillir des témoignages, ceux des citoyens « ordinaires » qui assistent à cette maltraitance, et ceux des professionnels, travailleurs sociaux, éducateurs, médecins, enseignants, avocats, magistrats qui rencontrent régulièrement des situations révoltantes et gardent la conviction que ces traitements sont indignes, a fortiori quand on les inflige à des enfants.
Deuxième étape, la rédaction d'un état des lieux de l’accueil réservé aux jeunes étrangers. Aussi est-il nécessaire de rassembler ces informations et témoignages, sur tous supports (écrits, vidéos, audios, photos) afin qu’ils soient exposés publiquement, pour mettre les autorités face à leurs obligations et leurs carences.
Cette multiplication des initiatives locales et/ou régionales, concertées ou pas, devrait enfin déboucher sur une initiative commune (livre noir ou blanc, documentaire, conférence de presse : toutes les suggestions sont les bienvenues !), pour relayer publiquement, et au niveau national, cette alerte.
Ressources
Infos pratiques
Face à l’urgence, vers qui se tourner ?
Sur le terrain, un réseau de partenaires se mobilise pour venir en aide aux jeunes isolés étrangers. Le cas, par exemple, de Réseau éducation sans frontières (dont la FCPE est membre fondateur), la CIMADE ou l’UNICEF. Les parents d'élèves FCPE défendent le droit à l’éducation des enfants et des adolescents quelle que soit la situation administrative de leurs parents. Elle oeuvre avec les autres organisations pour qu'il aient accès à l’école ou à une formation.
Il est possible de solliciter également l’aide sociale à l’enfance (ASE) ou l’hôpital (pour trouver un toit), la mairie, l’établissement scolaire, les services académiques de l’Education nationale (pour trouver une école), le CCAS, les banques alimentaires, les restos du cœur (pour la question de l’alimentation), la PMI ou la santé scolaire (pour les soins).